Heart in a Cage.
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J'ai mon cœur dans une boite, sous mon livre de chevet. Il est juste près de moi, prêt à battre. Il est peut-être un peu froid dans ces barreaux d'acier, peut-être, peut- être pas. Il a sali tout mon plancher, quelque chose de foncièrement dégueulasse. De temps à autre, je lui donne un peu de sang pour qu'il mange et se pompe seul, hobby dérisoire comparé à ceux des autres gens, bien au chaud dans leur cage thoracique -cage tout de même. Je l'ai peint en bleu une fois, mais le rouge a repris le dessus, et me revoilà avec une pomme rouge, ardente comme le poison servi à Blanche Neige.
Allongé sur le matelas qui a vu ta virginité s'envoler en fumée, je réalise que te faire l'amour ne me rend pas meilleur, nan, je ne me sens pas mieux quand je suis près de toi, ni même quand je m'allonge sur le sol brûlé par le soleil. Je ne ressens pas ce que tu ressens. Mon cœur n'en a rien à foutre de moi. Ne me répète pas que je devrais le recoller, je connais trop bien ce qu'il finit par faire, implosant et bousillant tous mes organes.
J'le vois battre d'ici de toute façon. Il vit bien mieux sans mes décisions. Nous n'avons jamais voulu les même choses. Je crois qu'il se fait tard, 3 heures pour entamer un petit déjeuner, ne crois-tu pas cela déplacé ? Tu manges seule, encore une fois. Je ne te tendrais pas la brique de lait, pas cette fois en tout cas. Ouais, on se sépare. On choisit pas ce qui assaille notre cerveau et emprisonne notre cœur. C'est comme tomber amoureux de toi, c'est jamais vraiment arrivé.
Je stresse, grave. Mon cœur sursaute un peu trop vite. On a gardé une dangereuse connexion, mais c'est relaxant de le savoir loin, si loin du creux qui berce mes poumons. Aide moi, j'ai l'impression de ne plus être moi-même parfois. J'ai perdu confiance, comme tous ceux que t'as aimé. Les autres se foutent de nous, dans notre dos,... Je me sens oppressé. Je te quitte de toute manière, tout ça c'est du flanc.
Mais quand je regarde autour, je ne vois personne de seul. Putain, c'est tellement... contradictoire. J'en ai marre de cet organe qui veux imposer sa loi. Je suis mieux seul, point.
Hier, j'ai été à un concert, réchauffer mon cerveau et boire un peu, histoire de t'oublier. J'ai combattu dans la foule pour atteindre le cœur de la bataille rock'n'roll, transpirer entouré de gens haletants, c'est dément. J'entendais à peine la musique, j'regardais les spectateurs s'entrechoquer comme de vieux paquebots entrainés par la vague -In the Wave. Et je m'y suis jeté, alors que je sais pas même nager, mais danser avec des humains est-ce se considérer poisson ?
Là, tu m'est rentrée dedans, j'en croyais pas mes os tellement t'es arrivée vite. Tu sais, le genre de truk qui assaille ton cerveau et emprisonne ton cœur. Je me suis demander si t'avais mal, j'avais l'impression de t'avoir fauché en plein visage tellement ton menton saignait. Tu m'as fait bander. Je suis tellement excité quand je sais que t'es près de moi, c'est innommable. Et pourtant, nan, je ne me sens pas mieux quand je te baise, nan, nan.
Mon cœur bat, tout seul, jeté par la fenêtre.